Céramiste et Sculpteur depuis 29 ans

Mon travail s'oriente à l'heure actuelle vers des sculptures issues de techniques différentes comme celles du Raku et celles du grès. A travers le raku, je recherche le jeu de matière et de textures autour des formes stylisées qui s'inscrivent dans le mouvement autour du corps humain. Par ailleurs, avec la technique du tournage, j'élabore des formes contemporaines autour de la sphère et du galet, ainsi que des coupes et des vases en grès, aux formes épurées tout en explorant l'émaillage.

Marion Roussel est céramiste et sculpteur depuis 29 ans. Tenaillée par une quête de l'essentiel, son parcours de céramiste l'a menée en 2000 vers la technique ancestrale de cuisson japonaise appelée le raku.

 

 

Exposition Société des Poètes français « Espace Mompezat »

Du 06 au 19 Octobre 2018.

Marion Roussel – sculpteur-céramiste -

 

 

Chers amis et amies, bonjour à tous.

 

En premier lieu un grand merci pour votre présence en notre « Espace Mompezat », siège de la Société des Poètes français, autour de nos deux artistes qui une fois encore, si besoin était, prouvent notre volonté d’éclectisme en cet espace culturel.

La bienvenue donc à Marion Roussel, sculpteur-céramiste

Pour ouvrir notre séance, je me tournerai vers Marion Roussel.

Notre artiste sculpteur et céramiste a déjà un beau parcours professionnel puisque voici déjà une bonne trentaine d’année qu’elle pratique son art. Art délicat de la terre, du grès et plus tard du raku se situant entre les travaux de céramiste disons traditionnel, avec des objets usuels très raffinés, d’une grande beauté plastique et des travaux usant de la même technique avec des réalisations sculptées sortant tout droit de la poésie, de la matière et de l’imaginaire.

Marion Roussel expose régulièrement ses œuvres en France et à l’étranger avec un petit coup de cœur particulier pour la Belgique.

Au travers de ses créations, Marion Roussel recherche l’épuration, la ligne pure, simple avec une résonnance qui lui correspond bien, celle de l’esprit japonais liée au Zen qui au-delà de la création est tout un art de vivre. Ses vases Ikebana nous le démontrent par l’originalité et la pureté de leurs formes.

Marion Roussel travaille aussi sur la sobriété des sphères dites Zen.

Marion Roussel exploite le vide pour installer dans ses œuvres une vacuité sereine.

Elle joue ainsi de la dualité du monde et de la vie tout naturellement, abordant ainsi une espèce de pureté salvatrice de la ligne et du volume.

Du grès, dont elle aime le coté brut, pierreux, rustique, elle s’oriente vers une technique plus délicate et plus élaborée, le raku, qui se définit par le terme de « cuisson confortable » ; cette technique des plus raffinées est rattachée à la haute tradition Zen qui est un art et une spiritualité à part entière, ancrée au principe de vie.

L’origine du raku est coréenne, il fut le fruit d’un hasard de cuisson de poteries communes, mais fut développé et porté jusqu’à son raffinement le plus subtil par les artisans potiers japonais.

Nous étions ici sur le versant céramiste, mais observons maintenant le coté sculpteur qui nous conduit un peu comme dans les dessins de Folon, vers le rêve et la poésie.

Puisque nous sommes sur la voie de la sculpture alors je vais vous annoncer une excellente nouvelle, presqu’un « scoop ». Marion Roussel vient d’obtenir le Grand Prix de sculpture du Salon de Vaucresson, qui est un salon de renom.

 

Ses personnages, ici de formats réduits eu égard au lieu, sont d’une beauté aérienne, paradoxe de la création, ils sont à la fois volumineux et d’une extrême légèreté, sorte de défi à l’apesanteur. Chacun de ses petits sujets vole vers un autre monde, une autre destinée et rêve d’un monde meilleur.

La mère et l’enfant prennent leur envol, ils se font nageurs et voyageurs du monde.

 

Michel Bénard.

Lauréat de l’Académie française.

Chevalier dans l’Ordre des Arts er des Lettres.

Poeta Honoris Causa.

 

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"Plusieurs stages chez Camille Virot m'ont permis d'explorer les métamorphoses des glaçures, de comprendre un état de matière", explique Marion Roussel

La sculpture en terre cuite puis émaillée est chauffée à 1 000 degrés, retirée du four avec des pinces, refroidie à l'air ou enfumée dans la sciure et enfin plongée dans un bain d'eau froide. Un voyage au cours duquel elle s'accidente, se craquelle, se vert de grise de façon tout à fait aléatoire. Toute l'initiative et l'attention à l'imprévu sont donc requises à cette instant. Avec un sens du risque et beaucoup d'intuition, Marion Roussel l'alchimiste, s'y entend pour que le hasard serve ses desseins.

Les "rupestres", ses sculptures aux formes élancées, dépouillées s'inscrivent autour du corps humain. La technique du raku les habille de textures et de matières que l'artiste choisit d'envisager comme une "qualité d'épiderme".

Frottées de réel, grâce au travail de l'eau de feu, ces sculptures intègrent la notion de glamour, "Precieusa", "Talon aiguille", "Oiseau de feu", "Fantasia style", "Miss Rubis". Personnages plein d'humour, convoqués pour un défilé de mode, ils arpentent un podium imaginaire dans la chatoyance de leur robe où jouent graphisme et écritures. Fantaisistes et drôles, ils épousent l'immédiateté de la mode tout en gardant leur ligne sobre et pure.

"Je veux les rendres vivantes, attirantes, qu'elles nous transportent, qu'elles nous donnent du plaisir, que chacun se les approprie et s'y retrouve un peu."

Paquita Paquin, journaliste de mode